Système océanien de surveillance syndromique

Le Système océanien de surveillance syndromique est un outil d’alerte rapide mis en place pour le Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP).

Contexte général

En 2010, les points focaux du Règlement sanitaire international (RSI) et les représentants des équipes EpiNet du Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP) ont mis en place le Système océanien de surveillance syndromique. En tant qu’outil d’alerte rapide, le Système océanien de surveillance syndromique s’inscrit dans le cadre du programme de surveillance et d’intervention d’urgence (ESR) de l’OMS, qui aide les pays à renforcer leurs systèmes de surveillance des maladies infectieuses et de riposte. Ce programme dispense des conseils techniques, des formations, et met à disposition des équipements.

Objectifs
Le Système océanien de surveillance syndromique collecte, rassemble et communique les données de surveillance de vingt-trois (23) pays insulaires océaniens. Il vise principalement à renforcer les capacités locales de riposte aux flambées épidémiques, en lien étroit avec les alertes émises.

Consultez les rapports hebdomadaires de surveillance syndromiques

Évolutions récentes
Les mesures suivantes mises en œuvre par les pays insulaires océaniens depuis 2010 dans le cadre du Système océanien de surveillance syndromique ont permis d’améliorer le suivi des maladies infectieuses, des épidémies locales et de la propagation des pandémies :

  1. Nomination par chaque pays insulaire océanien d’un agent de surveillance pour exercer la fonction de point de contact local du Système océanien de surveillance syndromique
  2. Nomination d’un coordonnateur principal au Bureau régional de l’OMS aux Fidji
  3. Augmentation du nombre de sites surveillance sentinelle dans les pays insulaires océaniens afin d’améliorer la couverture
  4. Augmentation du nombre de maladies infectieuses faisant l’objet d’un indicateur syndromique : aux quatre syndromes de fièvre aiguë et éruption cutanée, diarrhée, syndrome grippal et fièvre prolongée viennent s’ajouter les infections respiratoires aiguës, les infections respiratoires aiguës sévères, la pneumonie et la COVID-19 (voir tableau 1)
  5. Rapports hebdomadaires de surveillance et d’intervention d’urgence remis par les pays insulaires océaniens au coordonnateur principal pour donner une vue d’ensemble de la situation et pouvoir lancer des alertes rapidement en cas de maladie infectieuse
  6. Disponibilité des tests de laboratoire dans les pays et/ou amélioration de l’accessibilité des laboratoires de référence
  7. Surveillance électronique par la notification des cas de maladies inhabituels au sein des communautés (surveillance des événements de santé)

Sources des données de surveillance syndromique dans le Pacifique

Le Système océanien de surveillance syndromique s’appuie sur la participation et la coopération volontaires des systèmes de santé existants en matière de surveillance afin d’alerter rapidement sur l’évolution des conditions sanitaires dans les pays insulaires océaniens. Dans le domaine de la surveillance, un syndrome est un ensemble d’informations non spécifiques, médicales et autres, préalables au diagnostic, qui peuvent mettre en évidence une flambée épidémique. La surveillance syndromique met donc l’accent sur la détection précoce des événements, à savoir la collecte et l’analyse des données en amont de la confirmation diagnostique des cas, afin d’alerter rapidement en cas d’épidémie. Cette détection précoce des événements n’est pas censée permettre de déterminer avec certitude l’existence d’une épidémie. Elle vise plutôt à signaler qu’une épidémie est peut-être en cours. Il est alors nécessaire de rechercher des preuves supplémentaires ou de lancer une investigation sous la houlette des responsables de la santé publique.

Plus récemment, la surveillance syndromique a été étendue aux données sanitaires en temps réel, afin de fournir une analyse et un retour d’informations immédiats aux personnes chargées de l’investigation et du suivi des épidémies potentielles. En outre, la place plus importante accordée à la surveillance électronique permet de détecter les événements et de rendre compte de la situation très rapidement.

Le Système océanien de surveillance syndromique s’appuie sur des données pouvant provenir des sources suivantes :

  1. Surveillance des indicateurs – maladies correspondant aux définitions de cas normalisées (voir tableau 1), que l’ensemble des pays insulaires océaniens ont accepté de surveiller. La surveillance est assurée par des sites sentinelles chargés de signaler le nombre de cas et de fournir des échantillons provenant des cas atteints de maladies infectieuses syndromiques, afin de les analyser en laboratoire.
  2. Surveillance des événements – signalement des cas de maladies ou des décès inhabituels et inexpliqués dans des régions géographiques ou au sein de populations humaines, animales, ou d’élevages.

Tableau 1. Syndromes, définitions de cas et seuils d’alerte du Système d’alerte et d’intervention rapides

Syndrome Définition de cas Seuil d’alerte
Fièvre éruptive Fièvre accompagnée d’une éruption cutanée (en l’absence de cloques)1 cas en présence d’une épidémie de rougeole. (Une vérification en laboratoire est nécessaire à des fins de confirmation ou d’exclusion)
Fièvre prolongée Fièvre pendant 3 jours ou plusDoublement du nombre moyen de cas observés au cours des 2 semaines précédentes
Syndrome grippal Infection respiratoire aiguë sévère avec : fièvre mesurée ≥ 38 °C et toux ; et apparition au cours des 10 derniers jours. Doublement du nombre moyen de cas observés au cours des 2 semaines précédentes
Diarrhée Au moins trois selles molles ou aqueuses sur une période de 24 heures (en l’absence de sang) Doublement du nombre moyen de cas observés au cours des 2 semaines précédentes
Suspicion de dengueFièvre durant deux jours au moins, accompagnée d’au moins deux des symptômes suivants : Nausées ou vomissements ; Douleurs musculaires ou articulaires ; Céphalées intenses ou douleur derrière les yeux Éruption cutanée ; Saignements. Doublement du nombre moyen de cas observés au cours des 3 semaines précédentes
Infection respiratoire aiguë sévère, nécessitant une hospitalisation (IRAS)Apparition soudaine d’une fièvre supérieure à 38 °C, accompagnée de toux ou de maux de gorge, essoufflement ou difficultés à respirer, et nécessitant une hospitalisation. 1 cas
COVID – 19Définitions de cas des pays.1 cas

Seuils d’alerte (voir tableau 1) les seuils d’alerte ont été automatisés et sont intégrés dans le Système d’alerte et d’intervention rapides. Une notification instantanée est envoyée par e-mail dès qu’un pays dépasse le seuil d’alerte.

Pour les nouvelles maladies ci-après :

  1. COVID-19 : le seuil est fixé à un (1) cas, et la définition de cas servant à détecter les cas suspects de COVID-19 est spécifique à chaque pays. Cas suspects de COVID-19, y compris syndrome inflammatoire multisystémique chez l’enfant. En outre, recours à la surveillance des événements de santé pour communiquer les détails.
  2. IRAS : le seuil d’alerte applicable à l’IRAS est fixé à un (1) cas afin d’augmenter la sensibilité de l’investigation à laquelle il est soumis en tant que cas suspect de COVID-19. Une confirmation ou une exclusion en laboratoire est donc nécessaire.

Signaler de toute urgence toute situation ou tout événement suspect dans le formulaire de surveillance des événements

Documents clés

Structure et fonction du Système d’alerte et d’intervention rapides

Plus d’information sur le système « EWARS » :Structure et fonction, gestion, sites sentinelles par pays, Système mondial d’alerte et d’intervention rapides et Système océanien de surveillance syndromique, algorithme d’investigation des épidémies de maladies infectieuses, exhaustivité et utilisation des données déclarées, données déclarées dans le cadre du Système d’alerte et d’intervention rapides, 2016–2021, ressources humaines, outils destinés au Système d’alerte et d’intervention rapides, évaluation d’un système de surveillance de la santé publique, exploitation des données et des alertes.

Création du système océanien de surveillance syndromique: Réunion des correspondants nationaux RSI océaniens et des représentants des équipes EpiNet du ROSSP sur la surveillance syndromique en Océanie. Auckland, (Nouvelle-Zélande), 23 26 mars 2010
Rapport final (en anglais)

Guide pratique sur la surveillance syndromique dans les États et Territoires insulaires océaniens (en anglais), élaboré par l’OMS, la CPS et des membres du ROSSP en 2010
en format word(499 KB)